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Je calcule l’empreinte carbone de mon dressing

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Caroline Vivant
Publié le
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De leur fabrication à leur transport, en passant par le lavage, nos vêtements pèsent lourd, très lourd dans l'empreinte carbone mondiale : 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 chaque année. L’industrie textile est l’une des plus polluantes. Pour en prendre conscience, ouvrez votre placard et sortez votre calculette !

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©priscilla-du-preez Unsplash

L’industrie textile est responsable de près de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon l’Ademe. C’est plus que les émissions de l’aérien et du maritime réunis. Rien que pour s’habiller… Mais ce n’est pas tout. L’industrie textile est aussi très gourmande en eau, en énergie et en produits chimiques. De la culture du coton à la fabrication de fibres synthétiques issues de la pétrochimie jusqu’à notre machine à laver, chaque étape de la vie d'un vêtement laisse une empreinte écologique. Sans oublier que les vêtements parcourent souvent des milliers de kilomètres avant d’arriver dans nos placards, amplifiant encore leur bilan carbone. Regardons de plus près…

L'industrie textile : un poids lourd pour la planète

Pourquoi nos vêtements ont une telle empreinte carbone ? Regardons de plus près d’où proviennent les émissions de gaz à effet de serre de notre dressing. 
Ce qui pollue le plus, sans conteste, est leur fabrication avec presque les ¾ des émissions

  • en premier lieu avec la production des matières premières (coton, laine, matières synthétiques,...) et  la transformation de ces matières en fil (la filature), qui représentent à elles deux 35% du bilan carbone d’un vêtement,
  • puis la préparation et l’assemblage du vêtement en usine, qui émet aussi 36% des gaz à effet de serre d’une pièce de mode. 

Vient ensuite le transport des pièces, sachant qu’une grande majorité d’entre elles sont produites en Asie pour être portées… à l’autre bout du monde. Si la majorité des vêtements voyagent par voie maritime, les marques de fast-fashion ont, elles, de plus en plus souvent recours à l’avion pour réapprovisionner les magasins en permanence avec leurs nouvelles collections. Les émissions carbone du transport sont alors multipliées par 50, voire 100.

Et ce n’est pas terminé ! L’empreinte carbone d’un vêtement comprend aussi son acheminement dans le magasin, son emballage le cas échéant et enfin, son utilisation.
Pour laver, sécher, repasser votre chemise, il faut en effet de l’énergie. Cela fait partie du cycle de vie du vêtement. Enfin, n’oublions pas sa “fin de vie”. Si le vêtement est envoyé à la décharge ou incinéré, ce sont de nouvelles émissions de gaz à effet de serre générées.

En moyenne, chaque vêtement va ainsi émettre de quelques kilos jusqu’à 100 kg d’équivalent CO2 tout au long de sa vie (voir plus bas le détail par vêtement). 
Le vrai problème tient à la quantité de vêtements que nous avons et produisons. Depuis le début des années 2000, le marché du textile a explosé : la production a doublé entre 2000 et 2014. Selon l’Ademe, 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde !

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©eric-prouzet Unsplash

À vous de jouer : Calculez l’empreinte carbone de votre dressing

Pourquoi se lancer dans un tel calcul ? D’abord pour prendre conscience de tout ce que nous avons dans nos placards (dont une bonne partie qui est souvent peu portée), et pour avoir une vision plus claire de l’impact environnemental de chacune de ces pièces. 
Les données environnementales de l'ADEME montrent que l'empreinte carbone varie beaucoup en fonction des matériaux, du type de vêtement et du pays de fabrication : ces facteurs influencent directement les émissions de gaz à effet de serre de chaque pièce. Il est donc difficile de connaître l’empreinte exacte de ce pull fabriqué en Italie 60% laine et 40% polyester. En revanche, la Base Empreinte de l’ADEME indique les émissions moyennes des vêtements par catégorie, ce qui nous donne déjà un ordre d’idée.

Voici l’empreinte moyenne des pièces de mode les plus courantes. Alors, sortez vos calculettes et faites les multiplications en fonction du nombre de vêtements que vous avez dans vos armoires…. Vous allez être surpris(e) !

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©md-salman unsplash

  • T-shirt en coton : 6 kg de CO₂e – Le coton est l’un des matériaux les plus populaires mais aussi l'un des plus coûteux en ressources. Il reste préférable au polyester, mais misez sur le coton bio pour réduire la consommation d’eau et éviter les pesticides.
  • Polo : 10 kg de CO₂e
  • Chemise en coton : 13 kg de CO₂e – En raison de la plus grande quantité de tissu et des processus de finition, la chemise est plus impactante qu’un t-shirt.
  • Pull en coton recyclé : 13 kg de CO₂e - Les matériaux recyclés sont à favoriser : on réduit les émissions liées à la fabrication en donnant une seconde vie aux matériaux.
  • Pull en laine : 56 kg de CO₂e – Aïe, aïe, aïe, c’est beaucoup car la laine implique l’élevage d’animaux, ce qui est très polluant. Mais un pull en laine aura aussi une durée de vie plus longue ! 
  • Sweat en coton : 32 kg de CO₂e 
  • Robe : 52 kg de CO₂e - Il faut tout simplement plus de matières premières.
  • Jean : 25 kg de CO₂e - Le denim nécessite une culture intensive de coton et des traitements chimiques qui augmentent son impact.
  • Manteau : 100 kg de CO₂e - Le manteau est une pièce lourde, avec beaucoup de matière, soit de la laine, soit des matières synthétiques retenant la chaleur. L’empreinte de son usage est aussi importante car la plupart des manteaux se lavent au pressing.
  • Chaussures : 15 à 20 kg de CO₂e – Leur fabrication inclut des matériaux variés (cuir, plastique) et des processus énergivores, mais il n’y a pas d’émission liées à l’usage car on ne les lave pas.

Ces estimations montrent qu’une armoire complète peut vite atteindre plusieurs centaines de kilos de CO₂. Avec une meilleure compréhension de l’empreinte carbone de chaque vêtement, nous pouvons faire des choix plus éclairés et privilégier des alternatives écoresponsables.

Retrouvez tous nos guides d’achats : chaussures, jeans, sweats, lingerie,... avec des alternatives éco-responsables et des marques engagées.
 

Comment alléger l'empreinte carbone de son dressing ?

Adopter un dressing plus durable ne signifie pas renoncer à la mode, mais plutôt revoir nos habitudes de consommation. Voici quelques astuces pour réduire efficacement l’empreinte carbone de sa garde-robe :


1. Garder ses vêtements plus longtemps

Prolonger la durée de vie de nos vêtements réduit la demande de nouveaux produits et donc l’impact de leur production. Cela passe par l’entretien, la réparation, et la transformation de pièces abîmées. Un simple trou ou une couture décousue peut être réparé, et de nombreux tutoriels existent pour personnaliser ses vêtements et leur donner une nouvelle vie. Il existe même un Bonus Réparation Textile pour faire repriser ses vêtements ou réparer ses chaussures.

2. Acheter moins, mais mieux

Il est possible de réduire notre impact environnemental en privilégiant des pièces intemporelles et de qualité. C’est la pari de la marque Loom par exemple qui produit uniquement des basiques, à garder longtemps. Mieux vaut aussi éviter le synthétique et investir dans des vêtements fabriqués avec des matières durables (lin, chanvre, laine recyclée). Enfin le lieu de fabrication est un critère : même si le transport pèse peu dans l’empreinte carbone d’un vêtement, une fabrication française ou européenne garantit des conditions de production plus éthiques et plus éco-responsables. 

3. Faire le tri régulièrement

Un tri régulier permet de faire le point sur ce que nous possédons réellement. Les vêtements inutilisés peuvent être donnés, revendus ou recyclés. Cela permet de désencombrer tout en donnant une seconde vie aux vêtements.
Que faire de ses vêtements usagés ?

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©markus-spiske Unsplash

4. Opter pour la seconde main

Acheter de seconde main est LA solution durable et économique pour limiter l’empreinte carbone de son dressing. En revalorisant des vêtements déjà produits, on évite l’impact de fabrication et de transport liés aux nouvelles pièces. Des plateformes comme Vinted, Vestiaire Collective, OMAJ, Jaioo ou des friperies locales permettent de trouver des pièces uniques à moindre coût, tout en allongeant la durée de vie des vêtements.

5. Réduire l’impact de l’entretien

Les vêtements consomment également de l’énergie lors de l’entretien. En les lavant moins souvent, à basse température et en limitant l’usage du sèche-linge, on réduit les émissions de CO₂ associées. Les lessives écologiques et l’air libre pour le séchage sont aussi de bons moyens de limiter l’impact écologique des vêtements.
Des astuces pour retirer les tâches en mode naturel


Prêt(e) à changer vos habitudes ? Chaque geste compte pour réduire notre impact sur la planète et faire évoluer l'industrie textile vers des pratiques plus durables.

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