Les plateformes de financement participatif

Oui, heureusement, tout le monde ne peut pas ouvrir du jour au lendemain ce genre de service. Afin de favoriser le développement du financement participatif dans un environnement sécurisant pour les contributeurs, les pouvoirs publics ont créé deux statuts juridiques et des obligations correspondantes :

• pour les plateformes de prêt et de dons, le statut d’intermédiaire en financement participatif (IFP) ;
• pour les plateformes d’investissement, le statut de conseiller en investissements participatifs (« CIP »).

• Investir dans la transition en s’investissant dans les projets : le financement participatif permet  à chaque citoyen de participer à des projets de proximité ou dits « à impacts positifs ».  En fonction de ses moyens, le contributeur peut prêter – voire donner - un peu ou beaucoup et rendre possible des réalisations dont il aura lui-même l’utilité (par exemple une épicerie vrac dans son quartier ou une centrale solaire dans son village). Par les retours et le soutien qu’il apporte aux entrepreneurs, il contribue aussi à leur réflexion et à la concrétisation de leurs idées  (voir ci-dessus).
• Donner du sens à son épargne : le crowdfunfing peut aller bien au-delà du simple coup de pouce. L'investissement à impact (impact investing) permet aux investisseurs de contribuer à une transformation positive de la société grâce à une finance éthique et solidaire (voir aussi notre comparatif sur les banques éthiques).  Investir dans des projets sérieux, présélectionnés par des professionnels : les plateformes que nous avons sélectionnées examinent attentivement les dossiers avant de les proposer au public. Cela n’exclut pas tout risque, mais apporte un gage de professionnalisme (voir notre comparatif).

Certaines collectes, encadrées par la réglementation de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), sont réservées aux particuliers qui résident sur les territoires dans lesquels sont développés les projets d’énergies renouvelables afin de leur permettre de bénéficier d’une partie des retombées économiques tout en améliorant l’acceptabilité locale de ces projets.

S’agissant des prêts, les plateformes remboursent intégralement les sommes récoltées. Concernant les dons, certaines comme Zeste ou Bluebees choisissent néanmoins de verser l’argent au porteur de projet.

L’argent des collectes ne transite pas par les plateformes qui n’ont qu’un rôle de relation et collaborent avec des gestionnaires de paiement électronique.

Dans le respect de la règle universelle « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » le prêteur est limité à 2 000 € par projet pour un prêt rémunéré et 5 000 € pour un prêt non rémunéré. Les prêts rémunérés proposent en général un taux assez élevé (souvent entre 3 et 7 %, voire jusqu’à 10 %), au regard du risque pris par le prêteur. Quant au retour sur investissement en cas d’entrée au capital, tout dépendra bien sûr du succès de l’entreprise financée !

Qu’il s’agisse d’un prêt - rémunéré ou non - ou d’un investissement, il existe toujours un risque de perte totale ou partielle du capital en cas de faillite de l’entreprise financée. Même si elle sélectionne les projets et les accompagne, la plateforme n’est en aucun cas caution ou garante du porteur de projet.

• Confronter son projet au public et fédérer sa communauté : pour un entrepreneur, il s’agit bel et bien d’une étude de marché ciblée et d’un test grandeur nature. En fonction des réactions collectées, il pourra plus facilement ajuster son offre aux attentes de sa communauté, surtout si son projet nécessite un fort ancrage local (magasin ou producteur par exemple). À ce titre, il a tout intérêt à choisir une plateforme spécialisée sur laquelle il sera certain de rencontrer sa cible, en l’occurrence des personnes partageant les mêmes valeurs et préoccupations environnementales.
• Un mode de financement rapide et facilité : les plateformes sont beaucoup plus souples et moins frileuses que les banques. Collecter de l’argent au moyen du financement participatif est aussi un bon moyen d’amorcer la pompe de la levée de fonds. Si une banque ou des business angels observent l’engouement du public pour un projet, ils auront davantage tendance à lui accorder leur confiance !    
• La possibilité d’un accompagnement par la plateforme : la plupart des plateformes offrent un accompagnement plus ou moins à la carte, parfois payant. Toutes procèdent à une présélection des projets, ce qui là encore est une bonne occasion de peaufiner et professionnaliser ce dernier.
• La possibilité d’obtenir pour son projet le label Financement participatif pour la croissance verte (FCPV), élaboré par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire qui garantit la transparence et l’engagement environnemental des projets.

Tout dépend de votre projet bien sûr et du mode de financement choisi. 

• Le don : le montant du financement n’est pas plafonné. Les montants moyens collectés sont de l’ordre de 5 000 €.
• Le prêt : alors que le crédit était un monopole bancaire, depuis 2014, les particuliers peuvent prêter aux entreprises. L’entreprise peut emprunter jusqu’à 1 million d’euros. Depuis 2016, les personnes morales peuvent également prêter aux entreprises via le « minibon » (reconnaissance de dette portant intérêts) sans limitation de montant. L’entreprise peut alors emprunter jusqu’à 8 millions d’euros.  
• S’agissant du financement par l’investissement, les souscripteurs entrent au capital de l’entreprise et deviennent actionnaires. La rétribution se fait sous forme de dividendes ou par anticipation de plus-values lors de la cession des actions acquises.
• La souscription à une offre de titres financiers n’est pas plafonnée.  Si l’entreprise ne souhaite pas diluer son capital, elle peut également faire une levée de fonds en royalties. Il s’agit d’une redevance sur le chiffre d’affaires.

Le label « Financement participatif pour la croissance verte » permet d’identifier les projets de financement participatif qui concourent à la transition énergétique et écologique dans les territoires. Attribué sur le fondement d’un cahier des charges, il garantit la transparence du projet et apporte des informations sur la qualité environnementale du projet.

Les plateformes se rémunèrent par un pourcentage sur le montant de la collecte lorsque celle-ci atteint son seuil de réussite. Chaque plateforme possède sa propre politique de tarification mais le plus souvent à la charge du porteur de projet. En général la commission prélevée sur les dons est de l’ordre de 8 %, plus élevée que celle sur les prêts (de l’ordre de 4 %) et sur les investissements (variable). S’agissant des prêts, les plateformes prélèvent souvent 1 % annuel du montant restant dû.