Frugalisme, minimalisme, sobriété… Autant de termes pour désigner des modes de vie éloignés de la surconsommation, des tendances et des frénésies d’achat. Que la motivation soit écologique ou économique, cela nécessite de réinventer tout son quotidien, de faire preuve d’ingéniosité et de patience. Mais pour Virginie et Julia, le bonheur est à la clé !
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88% des Français estiment que nous vivons dans une société qui nous pousse à acheter sans cesse (enquête ADEME 2021). Pour 61% des Français, consommer de manière responsable, c’est avant tout supprimer le superflu et réduire sa consommation. Mais de la parole aux actes, il y a une sacré marche ! Difficile de ne pas céder aux sirènes de la consommation, des nouvelles modes, tellement nous sommes envahis de publicités et de tentations.
Qu’est-ce qui est nécessaire ? Qu’est-ce qui est accessoire ? C’est à ces questions que les “frugalistes” répondent chaque jour. Chaque dépense est pesée, réfléchie, “challengée” à la recherche d’une alternative, moins coûteuse et plus éco-responsable.
Mais comme dirait Baloo dans le Livre de la Jungle, il en faut peu pour être heureux. C’est en tout cas l’avis partagé par Virginie et Julia, deux femmes qui se définissent elles-mêmes comme “frugalistes” et qui témoignent de leur quotidien pour Le Kaba.
Frugalisme, minimalisme, quelles différences ?
Julia, 22 ans, vit en Alsace. Elle est la créatrice du compte Instagram “Minimalisme et frugalisme", sur lequel elle partage depuis un an sa méthode pour vivre sobrement, sur le plan économique et écologique. Pour elle, “être minimaliste, c’est réduire ses possessions matérielles”. On pense en effet à ces intérieurs minimalistes où seuls les objets usuels ont leur place, dans des décors d’une sobriété à toute épreuve, ou à ces tiny houses dans lesquelles on vit avec peu de choses.
Mais le minimalisme n’empêche pas de dépenser de l’argent, en voyageant par exemple. Tandis que le frugalisme, lui, est davantage motivé par les économies financières.
“Le frugaliste a pour objectif de moins acheter, donc de moins dépenser”, explique Julia. Elle même cherche à épargner autant que possible pour atteindre un jour la liberté financière.
Selon une étude de l’INSEE parue en 2019, les Français estiment que le revenu mensuel minimum nécessaire pour vivre est de 1750 euros. Pour Julia, dont le revenu mensuel est de 1300 euros, il faut bien moins que cela ! Sur ses 1300 euros, elle arrive en effet à en placer la moitié en épargne.
Et l'écologie dans tout cela ? “Les minimalistes et frugalistes ne sont pas forcément écolos, ce n’est pas une obligation”. Reste que ces modes de vie dans lesquels la consommation est limitée génèrent moins de pollution. C’est ce qui les rend attirants aux yeux des citoyen(ne)s soucieux(ses) de réduire leur impact sur la planète.
Voir notre décryptage sur le minimalisme et sur les tiny houses.
Frugalisme, minimalisme, de vraies économies à la clé
Virginie, professeure de français depuis 30 ans et vivant en région parisienne, l’assume : son mode de vie frugaliste est avant tout guidé par une motivation financière. Mariée et mère de 5 enfants dont 2 vivent encore au domicile familial, elle suit ses comptes de près.
L’achat de produits neufs est réduit au minimum. Pour les vêtements, elle a opté depuis longtemps pour la seconde main et achète en ressourceries ou à des particuliers, via des sites comme Gens de confiance ou Le Bon Coin.
Son mot d’ordre : “un objet qui rentre à la maison, un autre sort !”. Elle-même revend à des particuliers ce qu’elle n’utilise plus pour éviter de s’encombrer.
Pour Julia non plus, “pas question d’aller au magasin ou d’acheter des vêtements dans des boutiques de prêt-à-porter !”. Elle s’est également tournée vers la seconde main. “Une manière de faire des bonnes affaires” Elle utilise des applications comme Vinted, et fait beaucoup de récup’ et de troc pour s’habiller sans acheter de neuf.
Côté entretien de la maison aussi, chaque geste compte. Virginie prend soin de bien ajuster les doses de lessive qu’elle met dans la machine à laver en fonction du volume de vêtements. Pour le ménage, son choix s’est porté sur la marque h2o qui propose des ustensiles de nettoyage permettant de laver à l’eau uniquement. “C’est plus économique à long terme !”
Une consommation énergétique et alimentaire surveillée de près
En ce qui concerne les déplacements, Virginie pratique le covoiturage avec des amis et lève le pied quand elle conduit. “Je circule à 10km/h en dessous de la vitesse recommandée pour économiser le carburant. C’est aussi pour cela que nous avons choisi de vivre en ville avec mon mari : pour moins utiliser la voiture.”
À la maison, la consommation énergétique est surveillée de près, grâce à un assistant connecté, Ecojoko. Connecté au smartphone, il permet de suivre la consommation des appareils branchés à la maison, de la télévision au réfrigérateur et envoie des conseils personnalisés pour réduire la consommation d’électricité. Pour limiter son impact sur l'environnement, Véronique a également fait le choix d’ un fournisseur d’énergie verte, Ekwateur.
Côté réduction de l’empreinte carbone, Julia a aussi un moyen très efficace… qui permet de faire baisser sensiblement le budget des courses alimentaires : elle a arrêté la viande depuis 2 ans.
Lire nos conseils pour devenir végétarien
Être minimaliste, un engagement au quotidien
Auprès de ses élèves, Virginie essaie de faire un travail de sensibilisation : “On réutilise les copies-doubles pour faire un ou deux contrôles dessus. C’est avec ce type de petits gestes qu’on montre l’exemple et qu’on fait changer les mentalités.”
Et le regard extérieur ? Se sentent-elles jugées pour ce mode de vie en décalage avec la société actuelle ? Si Virginie admet être gentiment étiquetée d’“écolo” et que son mode de vie fait sourire autour d’elle, Julia reçoit un retour positif de ses amis. “Là où j’habite, pratiquement tout le monde est économe sans s’en rendre compte. Quand j’explique ma démarche, on me dit souvent que c’est une bonne chose pour l’avenir de vivre de façon plus simple” précise-t-elle.
Peu importe l’image qu’elles renvoient, l’une comme l’autre se disent “sereines”. “Devenir frugaliste n’est pas si dur que cela en à l’air. Il faut se faire un budget, faire ses comptes. C’est une discipline. Mais cette discipline permet de gagner en liberté car elle dégage aussi des moyens financiers pour de futurs projets” explique Julia.
Son objectif à elle ? Devenir propriétaire dès que possible.
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