Composter en appartement, jamais de la vie ! Voilà ce que me suis écriée lorsqu'on m'a offert le fameux Bokashi, le composteur petit format à mettre dans sa cuisine. Je pensais alors que, sans jardin, c'était l’impasse assurée sur le recyclage des déchets organiques. J'ai quand même accepté de relever le défi. Je vous raconte !
© Claire Pian
Je suis Claire, journaliste pour Le Kaba. Née à la campagne, le compostage a toujours fait partie des tâches quotidiennes de la maison. Mais voilà : lorsque j’ai déménagé en ville, certaines habitudes sont restées sur place. J’étais persuadée que composter en appartement n’était pas possible, n’ayant aucun jardin à ma disposition. Pendant plusieurs années, j’ai jeté mes déchets dans la poubelle classique sans vraiment me soucier de l’impact.
Lorsque je suis arrivée chez Le Kaba, j’ai plusieurs fois été amenée à parler des bienfaits du compostage et des différents composteurs disponibles sur le marché. Sensibilisée à nouveau, il fallait alors que je trouve une solution pour recycler ses déchets qui pèsent très lourd. L’ADEME estime que 32,8% de la production annuelle des ordures ménagères résiduelles sont des biodéchets.
Composter en appartement, mission impossible ?
J’ai d’abord pensé à me diriger vers le composteur collectif le plus proche de chez moi. 22 minutes à pied ? Pas génial avec une poubelle à la main. A l’époque, je n’avais aucune idée qu’il existait des maîtres-composteurs qui auraient pû mieux m’aiguiller. Ensuite, j’ai entendu parler du lombricomposteur. J’appréciais l’idée de créer un écosystème me permettant de recycler mes déchets organiques, mais la taille de l’objet me paraissait un peu trop conséquente pour mon petit espace.
Et c’est en rédigeant l’article “Comment réussir son compost ?” que j’ai entendu parler du Bokashi pour la première fois. Petit, discret, facile d’utilisation et concret dans ses bienfaits, j’ai été séduite par le concept. Et puis, à force d’en parler autour de moi, est arrivé le jour où je me suis vue offrir un Bokashi. C’était il y a deux mois, et c’est lui qui me permet désormais de composter en appartement.
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Le Bokashi : qu’est-ce que c’est ?
Le composteur Bokashi est un petit seau d’environ 40 cm de haut, accompagné d’un couvercle, un gobelet, une cuillère graduée et un couvercle intérieur pour tasser. L’élément clé qui pourra faire fonctionner votre compost, c’est l’activateur Bokashi contenu dans le sac vendu avec le composteur. C’est tout simplement du son, composé de micro-organismes qui, lorsqu’il est saupoudré sur les déchets, leur permettront de s’acidifier et donc se désagréger par la suite.
Le terme Bokashi est japonais, et signifie “matière organique bien fermentée”. Cette technique de compostage est basée sur la fermentation anaérobie (sans oxygène). Cela signifie que l’on enferme les déchets, et c’est l’activateur de compost qui va réduire les déchets en un liquide ultra-nourrissant pour la terre. C’est pourquoi de nombreux Bokashi sont composés d’un robinet qui permet de récupérer ce “thé de compost”. Personnellement, je l’utilise pour arroser mes plantes.
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Concrètement, comment ça fonctionne ?
Dès l’introduction du composteur Bokashi dans mon intérieur, j’ai été stupéfaite de constater la facilité de son utilisation. Monté en deux temps trois mouvements, j’ai pu commencer à l’exploiter dès mon premier repas. Après avoir tapissé le fond d’une fine couche d’activateur, j’ai alors tassé ma première couche de biodéchets. S’en est suivi une nouvelle couche d’activateur, fermeture soigneuse du couvercle permettant au processus anaérobique de se faire, et c’était déjà fini. Il est recommandé d’écraser au maximum les déchets pour faciliter leur dégradation.
Il a suffi de quelques jours pour que, en tournant le robinet, j’obtienne mes premiers centilitres de thé de compost. C’est peu de chose, mais c’est beaucoup de satisfaction. Deux mois plus tard, j’ai pris l’habitude de récupérer le liquide une fois par semaine, afin que le gobelet soit bien rempli.
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Quels sont les avantages du Bokashi ?
En me renseignant pour la première fois sur le Bokashi, j’ai aussi été très surprise de constater qu’on pouvait pratiquement tout jeter dans un Bokashi : viande, poisson, agrumes, fromage… ce qui n'est pas le cas des composteurs classiques. J’avais donc peur que cela favorise la prolifération de moucherons et de mauvaises odeurs. Je me trompais. De manière générale, le Bokashi n’est pas odorant lorsqu’il est fermé. En revanche, je comprendrais que la forte odeur de l’activateur puisse déplaire. C’est pourquoi je le range dans un placard et ne le sors que pour couvrir une nouvelle couche de déchets.
Autre argument de taille : c’est une technique de compostage extrêmement reposante. Contrairement au composteur d’extérieur qu’il faut pouvoir mélanger, dont il faut gérer la température, le processus est autonome dans le Bokashi. Je n’ai jamais eu besoin d’aérer le seau, et je n’ai jamais eu besoin de manipuler les déchets à l’intérieur. Pour le moment, je n’ai même pas eu besoin d’aller vider le seau trop plein dans un composteur collectif. Cela finira sûrement par arriver.
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Enfin, et c'est pour moi l'argument principal, je suis ravie de participer à la circularité des déchets. En nourrissant mes plantes avec cet engrais magique, j’ai le sentiment de rendre à la terre ce que lui ai pris. En conclusion, je recommande à toute personne soucieuse de recycler ses déchets organiques mais n’ayant pas la possibilité de composter à l’extérieur d’acheter un Bokashi. Pour ma part, il répond parfaitement à mes besoins et j’en suis très satisfaite.
Tout savoir sur la revalorisation des déchets organiques qui devient obligatoire à partir du 1er janvier 2024 et sur les composteurs collectifs.
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