5, 10 ou même 15 tonnes d’équivalent CO2… quel que soit le résultat, félicitations vous avez calculé votre empreinte carbone ! Il s’agit d’une première étape essentielle pour prendre conscience de votre impact sur le climat… et du chemin à accomplir pour le réduire. À ce stade, vous vous interrogez peut-être sur l’opportunité de compenser cette empreinte carbone. En effet, de nombreux organismes proposent aux entreprises comme aux particuliers de financer des actions environnementales « bonnes pour le climat ». Comment fonctionnent ces mécanismes de compensation ? Combien ça coûte ? Sont-ils vraiment bénéfiques pour l’environnement ? Dans cet article, Le Kaba vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la compensation carbone individuelle, pour en faire un outil pertinent à intégrer dans votre planification écologique personnelle !
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Qu’est-ce que la compensation carbone individuelle ?
L’ensemble des activités humaines - se nourrir, se chauffer, se déplacer, s’équiper, s’habiller,... - émettent des gaz à effet de serre (GES), responsables du changement climatique actuel, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Si vous souhaitez mieux comprendre ce phénomène de façon simple, nous vous recommandons sans hésiter de vous inscrire à une fresque du climat. Pour conserver une planète habitable, les États se sont donc fixés d’atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire ne pas émettre plus de CO2 que les puits de carbone (forêts, océans) ne peuvent absorber. Objectif 2 tonnes de CO2 eq. par personne et par an. Plus facile à dire qu’à faire !
C’est alors que la compensation est apparue pour certains comme LA solution. Compenser son empreinte carbone consiste à financer volontairement des projets écologiques permettant la réduction ou la séquestration d’émissions de gaz à effet de serre. Il peut s’agir par exemple d’opérations de reboisement ou de production d’énergies renouvelables. Les impacts de ces projets sont mesurés et aboutissent à la création de crédits carbone : 1 crédit carbone = une tonne de CO2 eq.
La loi du marché faisant toujours bien les choses, les crédits carbones possèdent même leur propre cours qui varie selon l’époque et la géographie ! Si vous émettez 10 tonnes de Co2 eq., il suffit donc d’acquérir 10 crédits carbone et vous voilà quitte envers la planète. Simple, basique, non ?
Calculer son empreinte carbone ?
Petit rappel : pour limiter le réchauffement climatique et le maintenir sous la barre des +2 degrés, il faudrait que chacun(e) de nous émette 2 tonnes d’équivalent CO2 par an d’ici 2050.
Un enjeu de taille puisqu’aujourd’hui un(e) Français(e) émet en moyenne 10 tonnes d’eq. CO2. Et vous, où en êtes-vous ?
Pour le savoir, il suffit d’aller sur le calculateur de l’Ademe : Nos Gestes Climat et de répondre à une série de questions. Cela ne vous prendra qu’une dizaine de minutes et vous permettra de mieux vous situer, de mesurer le chemin à parcourir et aussi, de comprendre ce qui pollue le plus dans vos habitudes quotidiennes.
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Les limites et dérives de la compensation carbone volontaire
Compensation n’est pas raison
En droit, la compensation est très précisément définie par la loi : « Lorsque deux personnes se trouvent débitrices l'une envers l'autre, il s'opère entre elles une compensation qui éteint les deux dettes », nous dit le Code civil. Suffirait-il donc de compenser nos émissions pour rembourser notre – énorme - dette envers la nature ? Ce n’est malheureusement pas si simple ! Le changement climatique est un phénomène plus complexe qu’une transaction commerciale et ne se résoudra pas (seulement) grâce à l’argent. En effet, l’efficacité à long terme des projets de compensation n’est pas forcément à la hauteur de leurs promesses. Rien ne prouve par exemple que les arbres plantés ne brûleront pas dans un incendie. Par ailleurs, la biodiversité, pourtant indissociable du climat, est parfois la grande oubliée de ces projets. Enfin, il nous faudrait d’immenses surfaces pour « compenser » avec des arbres tous les GES que nous émettons !
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Dans un précédent article, nous avions déjà pointé en particulier comment le secteur aérien s’était emparé de la compensation carbone pour offrir une bonne conscience low-cost aux voyageurs soucieux de voler sans polluer (sic !). La compensation carbone sert donc souvent de greenwashing aux grandes entreprises et constitue un prétexte pour ne surtout pas interroger le bien-fondé de leurs activités.
En résumé, en ne faisant que « compenser », nous vivons à crédit sur le dos de la planète et celui des générations futures. L’opération ressemble davantage à une hypothèque prise sur l’avenir qu’à un remboursement de notre dette. Gare à la banqueroute !
De la compensation à la contribution
Dans un monde où les émissions de CO2 ne connaissent pas de frontières, la neutralité carbone n’a en réalité pas vraiment de sens à titre individuel. Elle ne peut se concevoir qu’à l’échelle planétaire et comme un équilibre entre toutes les émissions de CO2 anthropiques résiduelles et leur absorption. La compensation ne peut ainsi être envisagée que si elle intervient en bout de chaîne de la séquence dite ERC :
- Éviter (par exemple prendre son vélo plutôt que sa voiture) ;
- Réduire (par exemple manger moins de viande) ;
- Compenser le reliquat incompressible de son bilan carbone.
Si le mécanisme de compensation carbone a malheureusement été dévoyé pour devenir un titre de marché comme un autre, reconnaissons pourtant qu’il constitue un levier très intéressant de financement en faveur des écosystèmes indispensables à la stabilisation du climat et de la biodiversité. Peut-être que le malentendu provient tout simplement du vocabulaire utilisé, car le terme de compensation implique un effacement. La notion de contribution climatique semble ainsi plus judicieuse et tend d’ailleurs de plus en plus à remplacer celle de compensation.
Comment bien choisir un projet de compensation/contribution climatique ?
À titre personnel, vous pensez avoir évité et réduit tout ce qui était possible dans votre empreinte carbone ? Dans ce cas, contribuer à hauteur de vos émissions restantes à un projet environnemental sérieux est une très bonne idée !
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Il en existe à foison et il n’est pas toujours aisé de bien choisir. Les labels indépendants et internationaux Gold Standard et VERRA peuvent garantir la méthodologie des projets de financement carbone. À l’international, la fondation Goodplanet, par exemple, propose différentes initiatives dans lesquelles investir en échange d’un certificat de compensation carbone.
Vous aimeriez financer des projets de proximité ? En France, le Label Bas Carbone certifie les projets se déroulant sur le sol national. L’organisme Reforest’Action qui finance des projets de reboisement partout dans le monde, vous invite aussi à participer à des projets Label Bas Carbone près de chez vous : forêts urbaines agroforesterie…Ecotree vous propose de son côté d’investir dans les arbres dans tous les sens du terme. Devenez propriétaire forestier dans une démarche transparente, exigeante et intégrale de protection du climat et de la biodiversité. Vous pourrez suivre de près le projet et même rendre visite à vos protégés !
En conclusion, vous vous demandez peut-être toujours à combien d’arbres correspond votre bilan carbone et combien coûterait votre contribution ? Ecotree propose justement un petit calcul en se basant sur une moyenne de 25 kg de CO2 absorbé par arbre et par an. Si, comme le Français moyen, vous émettez 10 tonnes de CO2 eq. par an, cela correspond donc à 400 arbres, soit une petite forêt. Financer un chêne sessile coûtant 30 € pièce… on vous laisse terminer le calcul !
Retrouvez sur Le Kaba plein d’autres idées pour financer des actions à impact positif : financement participatif de projets éco-responsables, banques éthiques ou assurances vie responsables, il existe 1001 façons de contribuer pour la planète !
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