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Guide d'auto-défense pour répondre aux climato-sceptiques

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Blandine Janin-Reynaud
Publié le
Les gestes verts
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Quel écolo, au détour d’une conversation en famille ou sur les réseaux sociaux, ne s’est pas senti attaqué sur ses convictions, ses engagements et même son mode de vie ? Le Kaba vous a concocté un petit guide d’autodéfense (verbale) pour rester zen dans toutes les situations et vous armer d’arguments imparables !

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©Pixabay

Quand on parle d'écologie, les échanges peuvent vite tourner au vinaigre (blanc, évidemment !) et dégénérer en attaques personnelles. Difficile de garder son calme dans ces circonstances ! Les débats sont alors non seulement désagréables, mais surtout totalement infructueux et contreproductifs. Comme parler politique, discuter d’écologie s’apparente aujourd’hui à un sport de combat et nécessite de se préparer sur la forme et sur le fond. C'est pourquoi Le Kaba vous a préparé quelques arguments à utiliser sans modération…


Pourquoi parler d’écologie est-il clivant ?

Ces dernières années, un lent glissement s’est opéré : pour une partie de la population, les défenseurs de l’environnement sont passés de la catégorie des doux rêveurs défenseurs des bébés phoques à celle de « bobos écolos » pour devenir carrément des « ayatollahs verts » ou des « pastèques » (« verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur ») : bref, de la graine de dictateurs, au dire d'une partie de la classe politique et de ses militants.

Selon un sondage publié le 21 janvier 2024, le réchauffement climatique est pourtant bien la deuxième préoccupation des Français, derrière le pouvoir d'achat et devant l'insécurité et le système de santé. 86 % des Français déclarent s’en inquiéter. Néanmoins, force est de constater qu’une partie de la population juge punitives les mesures prises – pourtant largement insuffisantes – pour lutter contre l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique. En témoignent les mouvements des Gilets Jaunes ou des agriculteurs. Cette réaction anti-écolo s’étend au-delà des frontières et possède même un nom : le backlash écologique, c’est-à-dire le retour de bâton de l’écologie !

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©oluremi-adebayo Unsplash

S’il existe de nombreuses explications économiques, sociales, culturelles et même psychologiques à ce phénomène, la principale se trouve probablement dans un sentiment d’injustice : deux Français sur cinq estiment par exemple que « les élites ont pour projet d'instaurer une dictature climatique » et trois sur quatre que « la sobriété énergétique est imposée seulement au peuple, mais pas aux élites ». Citons aussi une sorte de déni de protection face à l’ampleur des enjeux et des risques, ainsi que la peur du changement, surtout chez les personnes les plus âgées.

Comment répondre aux attaques génériques contre l’écologie ?

Dans une conversation un peu animée, n’oubliez jamais que l’écologie doit être menée pour les gens et avec les gens. Outre la nécessité de rester toujours calme et bienveillant (vive la communication non-violente !), essayez donc de comprendre les émotions de votre interlocuteur et l’origine de son indignation. Petit florilège…


« Qu’ils arrêtent avec leur réchauffement climatique, on a un été pourri ! » 

Sous-texte : votre interlocuteur est en manque de soleil et a besoin de vacances.

Un grand classique ! Armez-vous de votre plus beau sourire et soulignez diplomatiquement qu’il ne faut pas confondre météo et climat : selon le site de Météo France, « le climat se réfère aux tendances sur de longues périodes, tandis que la météo représente des événements à court terme. Les changements climatiques se manifestent par des altérations progressives des normes climatiques, pas par des événements météorologiques isolés. »
 

« Il ne faut pas croire tout ce qu’on nous dit, on veut nous faire peur pour nous vendre des éoliennes et des voitures électriques"

Sous-texte : votre interlocuteur a lu tel ou tel article ou regardé des vidéos complotistes.

Rappelez l’existence d’un consensus scientifique sur le changement climatique et sur l‘effondrement de la biodiversité. Pour mieux comprendre ces notions, rien de tel que d’assister à une fresque du climatdes frontières planétaires ou de la biodiversité et mieux, de vous former à l’animation de ces ateliers, même (et surtout) si vous n’êtes pas scientifique. Vous vous sentirez mieux armé pour défendre votre point de vue et pourrez à votre tour sensibiliser votre entourage.

« Avec les écolos, l’économie va s’effondrer »

Sous-texte : votre interlocuteur se sent peut-être attaqué dans son propre travail

Il peut sembler très difficile pour un éleveur de bovins, un pilote d’avion ou un salarié de la pétrochimie d’admettre que son activité contribue à détruire la planète. De votre côté, évitez de le culpabiliser. Essayez de trouver un sujet environnemental qui vous rassemble (la protection des baleines, des coraux, de la montagne, etc. !) puis d’aborder éventuellement avec votre interlocuteur les transformations à l’œuvre dans son secteur d’activité. Insistez aussi sur les bénéfices économiques de la transition écologique : des emplois relocalisés, une plus grande souveraineté énergétique, une nourriture de meilleure qualité, etc.

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©Pexels

« Y’en a marre de l’écologie punitive » 

Sous texte : la personne se sent incapable de changer ses habitudes.

Laisser la voiture au garagemoins prendre l’avion ou diminuer sa consommation de viande peut paraître insurmontable à certains. C’est normal, chacun son rythme. Dans ces conditions, contentez-vous de montrer l’exemple sans faire la morale et valorisez ce que vos proches ont pu mettre en place ! Faites valoir aussi qu’un monde caniculaire, alternant sécheresses et inondations est bien plus punitif que quelques changements d’habitude qui seront également bénéfiques pour la santé et le lien social.
 

« L’écologie, c’est un truc de bobo » 

Sous texte : « moi, j’ai pas les moyens »

Oui, manger bio peut coûter cher, de même qu’isoler son logement ou changer de chaudière. Mettez en avant que justice environnementale rime avec justice sociale, surtout que les plus fragiles sont toujours les plus touchés par les catastrophes écologiques. Tout le monde doit fournir des efforts, mais certains plus que d’autres !
 

Les arguments pour répondre aux attaques personnelles

Lorsque le message déplaît, il est tellement plus simple de s’en prendre au messager ! C’est alors que les attaques deviennent plus personnelles. Si vous sentez que votre interlocuteur est tout simplement malfaisant ou de mauvaise foi, économisez votre énergie et fuyez sans honte, vous avez vraiment mieux à faire ! En revanche, s’il vous semble ouvert au débat, commencez toujours par rappeler que vous n’êtes pas parfait (non, non), que vous faites de votre mieux, mais qu’il est difficile d’être irréprochable dans une société imparfaite. Par ailleurs, il vaut mieux 8 milliards d’écolos imparfaits sur terre qu’une poignée d’écolos parfaits. Enfin, voici quelques arguments prêts à l’emploi pour les attaques les plus courants.


« Pour faire pousser le soja de ton tofu, on détruit la forêt amazonienne alors que moi je ne mange que de la viande française ! »

Malheureusement, manger de la viande française ne garantit pas son innocuité pour l’environnement : 95 % des porcs français sont élevés en modèle intensif, polluant ainsi les nappes phréatiques et entraînant l’apparition des algues vertes. Par ailleurs, le bétail français est largement nourri de tourteaux de soja importés et de maïs hyper gourmand en eau. Enfin, et surtout, même français de souche, les ruminants (bovins, ovins) émettent du méthane naturellement et représentent le principal poste d’émission de ce type de viande (voir infographies de Bon Pote en illustration) ! Il vaut donc mieux végétaliser son alimentation que de se concentrer uniquement sur le « localisme ». 
Enfin, le soja bio utilisé dans le tofu vendu en France est lui-même généralement français, tandis que celui destiné aux élevages provient en grande partie du Brésil. L’empreinte carbone d’1 kg de tofu est en moyenne 30 fois inférieur à celle d’1 kg de bœuf !

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Extrait du site Bon Pote

« Un vrai écolo, ça pédale avec ses mollets, pas à l’aide d’une batterie qui pollue ! »

Vous qui étiez si fier de venir au travail à vélo électrique, vous voilà mouché par votre collègue (qui, lui, vient en SUV !). Comme pour la viande, ce dernier n’a peut-être pas en tête les bons ordres de grandeur : invitez-le à se rendre sur le site Agir pour la Transition de l’Ademe. Il constatera qu’un vélo électrique (11 g/km) émet, certes, plus qu’un vélo musculaire (proche de 0 g /km) mais que, fabrication de la batterie incluse, il émet 20 fois moins qu’une voiture thermique (220 g/km) ! Si les vélos électriques permettent aux gens de laisser leur voiture au garage, il faut donc les encourager !


« Ta voiture électrique est une aberration environnementale. »

C’est l’argument bien confortable utilisé par ceux qui s’accrochent à leur voiture thermique. Même arguments que pour le vélo électrique. Sur tout son cycle de vie, une voiture électrique émet deux à trois fois moins qu’une voiture thermique. Certes, la voiture électrique est loin d’être parfaite, mais l’interdiction des thermiques est indispensable. Le véritable enjeu étant de limiter le recours à la voiture individuelle pour réduire le parc automobile, en parallèle de son électrification.


« Tu pollues avec tes posts sur l’écologie ! »

Vous vous êtes hasardé à donner votre avis sous un post climato-sceptique niant, par exemple, l’impact de l’aviation sur le climat ? Malheur à vous, car internet pollue et vous voilà pris en flagrant délit d’incohérence ! Faites bonne figure et reconnaissez que, oui, le numérique est une source croissante de gaz à effet de serre, qu’il faut limiter nos usages mais surtout nos appareils. 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre de la France sont dues au numérique qui consomme 10 % de l’électricité. Néanmoins, il est devenu impossible aujourd’hui de vivre sans internet, ne serait-ce que pour communiquer avec ses semblables ou accéder au service public, ce que vous déplorez. Pour autant, tout le monde utilise internet alors que 80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion !

Pour aller plus loin, Thomas Wagner, le fondateur du site de décryptage sur les enjeux climatiques Bon Pote,  a créé un simulateur de discussion pour gérer les débats houleux du réveillon de Noël, mais cela fonctionne aussi l’été ! En revanche, n’oubliez pas non plus de ranger parfois vos armes et de profiter sereinement de vos proches !  

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