Depuis 18 mois, les masques sont entrés dans nos vies… et sur la moitié de notre visage. Ils devraient d’ailleurs nous tenir compagnie au moins jusqu’à l’été 2022, selon les prévisions gouvernementales. Masques chirurgicaux ou masques en tissu - tout en tenant compte de vos besoins et envies - quelle est l’alternative la plus éco-responsable ?
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Les masques jetables : le vrai sujet
Vous le saviez déjà, les masques jetables - faits de plastique et non biodégradables - ne sont pas écologiques pour un sou. Malgré tout, plus d’un an et demi après le début de la crise sanitaire, ils restent de loin les plus utilisés. Vendus à prix cassés, on les porte neufs, et à la fin de la journée : poubelle ! Pas besoin de s’embarrasser à les laver. Résultat : en février 2021, la France a importé plus de 126 000 tonnes de masques… équivalent à 30 milliards d’unités! 1. Un chiffre colossal, d’autant que le masque pourrait se convertir en pratique d’hygiène ordinaire et rester plus longtemps qu’on ne le pense dans nos vies. Et évidemment c‘est un danger pour l’écologie : les masques représentent désormais 1% de la production totale de plastique en France2.
Avec pas moins de 40 000 tonnes de déchets plastiques non recyclés en 2020, ne nous faisons pas d’illusion sur leur recyclage… Une faible proportion de masques jetables est pour l’instant revalorisés. Les masques standard peuvent pourtant être utilisés pour fabriquer d’autres objets de l’industrie plastique, comme des visières, des règles, ou encore des cintres et des supports de téléphone. Mais les initiatives restent minoritaires. Indépendamment du prix, de la marque ou du revendeur, un masque en plastique à usage unique reste fait de polypropylène, soit une résine thermoplastique. Alors en attendant, le geste individuel minimum consiste à le jeter dans la poubelle des déchets ménagers… et pas dans la nature !
Masques jetables… à ne pas jeter trop vite !
Reste que par facilité, ou parce qu’ils les considèrent plus respirants, beaucoup d’entre nous continuent de préférer les masques jetables à leurs cousins en tissu. Heureusement, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles à ce sujet… Alors qu’il se disait partout qu’il fallait absolument les changer après 4 heures de port, on sait maintenant que le tout est de ne pas le jeter et qu’il est possible de les réutiliser plusieurs fois ! Votre meilleure alliée ? La bonne vieille machine à laver!
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Une étude parue le 11 octobre le prouve désormais. Au terme d’un an et demi de tests en laboratoire : les masques jetables conservent leur pouvoir filtrant et leur respirabilité, après 10 passages en machine. Ils seraient donc supérieurs aux masques en tissu de catégorie 1, avec une capacité de filtration supérieure à 98% contre 90%3.
Solution simple pour ne pas racheter des boites de 50 masques tous les quatre matins : fixer un tote-bag, ou tout autre sac de courses réutilisable dans votre entrée ou dans la cuisine, afin que toute la famille vienne y déposer son masque avant le sempiternel lavage de mains. Et en fin de semaine, on passe tout à la machine ! Petite astuce : lavez vos masques dans une taie d’oreiller fermée, pour retarder le boulochage. Vous gagnerez ainsi de précieux mois d’utilisation, tout en minimisant votre impact environnemental… Le bon moment pour s’en débarrasser ? Lorsque l’élastique du contour d’oreille et la barrette nasale se font la malle.
Les solutions alternatives (et plus écologiques)
Même après 10 passages en machine, le masque jetable (comme son nom l’indique) doit tôt ou tard être jeté (toujours dans la poubelle bleue). Possiblement issu de déchets textiles revalorisés, et avec une longévité supérieure, le masque en tissu peut quant à lui être recyclé ou up-cyclé. En fin d’utilisation, vous pouvez par exemple les transformer vous-même en torchon ou en serviette. Surtout (et pas le moins important !), choisissez autant que possible des masques en tissu fabriqués en France, de préférence en coton bio et certifiés par les labels Oeko-Tex ou GOTS. Ce sera toujours mieux que les potentielles émanations de plastique des masques FFP1, FFP2 et FFP3, directement au contact des narines plusieurs heures durant… dont les risques sanitaires à long-terme ne sont pour l’instant pas évalués.
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Autre option : les masques de sport, disponibles chez les revendeurs spécialisés (R-Pur, Airinum, ou UA Sportsmask). Plus étanches qu’un masque en tissu standard, certains masques semi-rigides - originellement conçus pour les athlètes - peuvent être une bonne alternative même si vous ne faites pas d’exercice (notamment pour ceux qui se plaignent de voir leurs masques en tissu tomber au cours de la journée…) Conçus pour un port quotidien, ils sont entièrement lavables et offrent une longévité à toute épreuve, supérieure aux 30 lavages habituels des modèles textiles. A défaut d’être fabriqués en France, ils fonctionnent sur le principe de filtres interchangeables - sous 5 à 15 semaines - et ne sont pas jetables. Pour ceux qui souhaitent adopter ,même lorsqu’il s’agit de masques, une vision plus durable dans le temps, et plus soutenable pour l’environnement.
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