Alors que les activités de pêche et la pisciculture ont des effets directs et visibles sur les écosystèmes marins, comment continuer à consommer du poisson de manière écoresponsable ? Voici les bonnes pratiques à connaître !
© Ray Harrington / Unsplash
Cru, cuit, mi-cuit, fumé ou non, avec des légumes, du riz,… pas de doute, le poisson c’est délicieux !
Oui, mais… Sa pêche et son exploitation abîment considérablement les océans et contribuent à l’extinction des espèces. Il y a bien des initiatives comme le recours à la pêche durable ou l’aquaculture maisn en tant que consommateur(ice), que pouvons-nous faire pour limiter l’impact de la pêche sur l’environnement tout en continuant à consommer (moins mais mieux) du poisson ? Le Kaba vous décrypte les écogestes à adopter.
Quel est l’impact de la pêche sur l’environnement ?
La pêche impacte l’environnement pour plusieurs raisons : les déchets polluants laissés par les marins (filets, bidons, bouées,...), l’émission de gaz à effet de serre provenant des bateaux de pêche, les marées noires fréquentes… et surtout la surpêche qui menace de nombreuses espèces d’extinction.
En cause notamment : la pêche au chalut, interdite depuis 2016 dans les eaux européennes, mais toujours autorisée dans les eaux internationales.
Mais c’est quoi un chalut ? Il en existe deux types. Le chalut pélagique est tracté par un bateau et récolte les poissons, sans toucher le fond de la mer. C’est ce qui fait la différence avec le chalut de fond, qui lui est tiré par deux bateaux et “racle” le fond de l’océan, récupérant ainsi les poissons destinés à la vente… mais aussi tout plein d’espèces qui n’ont rien à voir avec la pêche. Autant de poissons pêchés pour rien et qui finissent rejetés morts dans la mer… Concrètement, 1550 espèces marines sont aujourd’hui menacées d’extinction.1
Exemple de chalut pélagique. ©Ifremer / Deschamps
Mais pas d’inquiétude, il existe des solutions pour rendre la pêche plus durable, notamment en choisissant des poissons labellisés, en préférant une espèce non menacée et en étant attentif aux saisons… Avec tout ça, vous pouvez réduire votre impact tout en continuant à manger du poisson. Les explications du Kaba.
Les labels à suivre pour manger du poisson de façon éco-responsable
Comme il existe des labels bio pour les produits cosmétiques ou encore le secteur alimentaire en général, les poissons ont eux aussi leurs propres labels, qui indiquent au consommateur que le produit acheté répond à des critères précis, ici sur les conditions d’élevage. Parmi eux, on retrouve :
Label Bleu MSC
Toujours dans l’intérêt de préserver les espèces et d’opter pour une pêche durable, l’organisation Marine Stewardship Council (MSC) délivre depuis 20 ans son label en s’appuyant sur trois critères principaux : la diminution de l’impact environnemental lors des activités de pêche, l’assurance d’une durabilité des espèces de garder un stock de poissons raisonnable et la limitation des captures pour éviter la surpêche et la capture accidentelle d’autres êtres vivants marins (tortues, cétacés…). MSC met également en place une sorte d’emploi du temps en répartissant les jours de pêche (un peu comme les périodes de chasse forestière) et en interdisant certains bateaux de pêche jugés trop gros.
En bref, choisir un produit labellisé MSC, c’est choisir un poisson dont vous serez sûrs et certains qu’il aura été contrôlé et pêché de manière écoresponsable !
Le label bio de l’Union européenne
Reconnaissable avec son “Eurofeuille”, il certifie ici que les poissons vendus respectent le cahier des charges sur l’agriculture biologique et plus précisément l'interdiction des pesticides et la limitation des antibiotiques pour les poissons provenant de l’aquaculture.
Label Pêche durable
Comme les autres labels, “Pêche durable” certifie la traçabilité et garantie la qualité des poissons pêchés auprès des consommateurs. Pour être labellisé, les pêcheries doivent répondre à 4 exigences environnementales, économiques et sociales définies par France AgriMer telles que : le respect de l’environnement lors des activités de pêche en réduisant notamment les émissions d’énergies fossiles, le respect des écosystèmes en ciblant uniquement les espèces souhaitées, la garantie de la fraîcheur des produits et l’assurance de bonnes conditions de travail pour les marins-pêcheurs. Pour ce dernier point, l’accent est mis sur la sécurité de l’équipage à bord.
ASC
L’aquaculture consiste à élever des poissons ailleurs que dans l’océan, dans des rivières ou dans des étangs au bord de la mer.
Comme MSC, l’ONG Aquaculture Stewardship Council (créée par WWF) délivre une certification auprès de pêcheurs pratiquant l’aquaculture lorsque ces derniers répondent à des critères comme : la garantie que le poisson a été produit en respectant l’environnement, le bien-être des animaux et des conditions de travail éthique pour les travailleurs.
Concrètement, un audit est alors réalisé par des organismes indépendants, qui délivreront la certification. Celle-ci est valable 3 ans et fait l’objet de contrôles réguliers pendant cette période.
Pavillon de France
Avant d’être un label, Pavillon de France est une marque dont l’objectif est de mettre en avant les produits issus de la pêche française. Aux côtés de l’association France Filière Pêche, la marque s’engage pour une pêche plus durable et responsable notamment en installant des filets sélectifs pour les espèces, en soutenant les pêcheurs en leur procurant du matériel de qualité pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions et améliorer les conditions de stockage sur les bateaux de pêche…
Pour être labellisé “Pavillon France”, le vendeur doit indiquer la mer dans laquelle le poisson a été pêché ainsi que son port de débarquement. Des précisions qui permettront aux consommateurs d’avoir une traçabilité sur le poisson qu’ils vont manger et une garantie sur sa qualité. Et c’est l’assurance de consommation du poisson 100% made in France !
La pêche clandestine, l’autre point de discorde de la pêche
On parle de pêche clandestine lorsque les navires de pêche et les marins pêcheurs ne respectent pas les lois relatives à la pêcherie. Elle est problématique car elle fragilise les écosystèmes marins. Elle coûterait en moyenne 19 milliards d’euros chaque année dans le monde alors que 800 millions de personnes sur la planète dépendent de la pêche2 L'autre conséquence, est quant à elle économique car la pêche illégale, non déclarée et non encadrée par une réglementation, diminue les prises qui pourraient être pêchées par des pêcheurs locaux.
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Où trouver des produits issus de la pêche française ?
Pour savoir d’où vient le poisson, pas besoin de chercher loin. En magasin ou sur un marché, leur provenance est toujours indiquée à côté du prix de vente.
N’hésitez pas à interroger votre poissonnier sur la zone de pêche et le type de bateau utilisé. Et si vous préférez faire vos emplettes en ligne, l’association Pleine Mer a créé une carte interactive qui répertorie les circuits-courts dans la pêche où vous trouverez des produits maritimes issus de la pêche française.
L’aquaculture, une fausse bonne idée ?
Comme on vous l’expliquait plus haut, l’aquaculture diffère de la pêche traditionnelle. Mais est-elle pour autant une bonne alternative ? D’un côté, elle limite l’exploitation des espèces menacées par la surpêche et la pêche accidentelle mais de l’autre, il ne faut pas en abuser.
Car une aquaculture trop intensive peut aussi entraîner une destruction des fonds marins à cause de l’utilisation des pesticides. La qualité des poissons peut être aussi compromise car si l’un d’entre eux tombe malade, il risque de le transmettre aux autres poissons, vulnérables aux parasites.
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Quelles sont les règles d’or pour bien choisir son poisson ?
Tout simplement, en étant attentifs aux saisons ! Pour limiter l’impact environnemental lié au transport des espèces pêchées à l’autre bout de la planète et protéger les espèces, vous pouvez vous renseigner sur celles-ci en fonction du poisson que vous voulez acheter. Par ailleurs, il existe une liste de poissons déconseillés à la consommation en raison de la menace d’extinction qui plane sur eux3. C’est le cas du mérou, du thon rouge ou encore de l’espadon… Par ailleurs, certains poissons sont tués pour être consommés par… d’autres poissons. C’est le cas des poissons d’élevage, principalement nourris avec de la farine de poissons. On y retrouve entre autres l’anguille, le merlan et le thon. A l’inverse, le saumon sauvage, le maquereau et la sardine sont recommandés
Pour vous donner une idée, voici les principaux poissons à consommer selon la saison :
- Hiver : bar, hareng, colin, coquille Saint-Jacques, merlan, huîtres, langoustines
- Printemps : cabillaud, lieu, saumon, sole, turbot
- Eté : anchois, crevettes, sardine, thon blanc, raie
- Automne : dorade grise, homard, araignée, seiche, oursin
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Poiscaille : Et si vous vous abonniez à un poisson de qualité ?
Si vous désirez consommer du poisson sans vous casser la tête sur les saisons et leur provenance, Poiscaille le fait pour vous. Trois types d’abonnements et de fréquence de livraison sont proposés : hebdomadaire, bimestriel ou mensuel. L’entreprise fait appel à des pêcheurs indépendants, rémunérés justement et qui garantissent une pêche effectuée à moins de 20km des côtes françaises et livrée chez vous en 72h, entre le moment de la pêche et la livraison !
Pour passer commande, ça se passe ici : https://poiscaille.fr/
©Poiscaille
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