Voyager en Europe en train, c'est possible, même sur un week-end ! Claire-Anne l'a testé début juillet en ralliant Tortona, au nord de l'Italie, pour une fête de famille. Vélo, métro, bus, train,… tous les moyens de transport “low carbon” sont bons pour rejoindre sa destination. Et devinez quoi ? Non seulement elle est arrivée à bon port, mais surtout elle a passé un merveilleux week-end, au goût d'aventure. Elle nous raconte !
©jk-Unsplash
Nous sommes en janvier quand je reçois l’invitation de mon frère et ma belle-sœur à fêter leurs 10 ans de mariage dans le Piémont, très belle région d’Italie située au sud de Milan. Ça va être une super fête, et puis c’est la famille, ce qu’il y a de plus important… Les trains entre Paris et Milan sont directs et confortables, c’est sûr j’irai, même si c’est seulement pour le week-end ! Je réponds donc positivement.
Les choses se corsent au moment de prendre mes billets, quand je réalise que le fameux Paris-Milan en TGV n’est plus fonctionnel en 2024, en raison d’un éboulement l'an dernier dans la vallée de la Maurienne. Le tunnel du train est en travaux. Le train de remplacement ne part qu’une fois par jour et prend… 8h ! Ensuite, il me faudra encore rallier ma destination finale, Tortona, depuis la gare de Milan pour arriver à destination. Ça se complique…
3 options s’offrent à moi : ne pas y aller, prendre l’avion, tenter ma chance en train.
Voilà 5 ans que je n’ai pas pris l’avion, ce n’est pas un petit éboulement qui va venir à bout de ma motivation, et je n’ai pas envie de renoncer à ce voyage alors… je me décide pour l’option 3 : le grand voyage en train.
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Le voyage en résumé
À l’aller :
- Lever à 6h du matin à Paris un vendredi, ça pique…
- Mon sac est déjà prêt : un sac léger et facile à porter pour pouvoir marcher facilement lors de mes changements en gare, un pique-nique pour mon déjeuner ‘zéro déchet’, une gourde bien sûr. Sans oublier un mug de café rempli à ras bord (je vais en avoir besoin). Petite astuce : dans les TGV, vous avez une réduction sur le café si vous avez votre mug !
- On commence le périple par un petite mise en jambe : j'enfourche un vélib pour atteindre le métro et 30 min plus tard, me voilà gare de Lyon.
- Je saute dans le premier train : Paris – Zurich en TGV. C'est la partie la plus facile : 4h de train sans changement, avec une super connexion wifi. Je travaille efficacement (on est vendredi !) tout en profitant de la vue.
- À Zurich, j'ai 1h pour changer de train. Une heure de correspondance quand on est déjà dans la bonne gare, c'est un peu long…. Mais c'était sans compter le salon de beauté installé dans la gare et qui me tend les bras. C'est parti pour 30 min de “beauté des pieds”, idéal pour patienter et être au top pour le WE !
- Je monte ensuite dans mon deuxième train cette fois de la compagnie Suisse, pour aller de Zurich à Milan en 4h15 cette fois. La vitesse a bien ralenti et il n’y a plus de réseau. J'en profite pour déjeuner et observer par la fenêtre les montagnes et les lacs s’enchainer. Le paysage est spectaculaire tout du long, je ne vois pas le temps passer. Je découvre de très jolies petites villes Suisses, puis arrêt à Lugano et Côme. C’est la Dolce Vita !
- Enfin, c'est l'arrivée à Milan avec 20 minutes de retard. Je pique un sprint pour attraper le TER qui va partir dans 5 minutes (là je me félicite d'avoir pris un sac léger). C’est l’heure de pointe à la gare de Milan Centrale et je manque de rater mon train mais c’est bon, je l'attrape au vol.
- J'arrive enfin à Tortona où une voiture amicale m’attend pour parcourir les derniers kilomètres.
- Il est 19h et c’est le pied… Mont ! C’est l’heure de l’apéro en Italie, le week-end peut commencer.
Et au retour :
- Le retour dimanche sera plus facile et rapide. En effet, j'ai réussi à réserver un Milan-Paris de la SNCF, même s’il est plus long que d’habitude à cause du fameux éboulement : Départ à 15h10 de la gare de Milano Garibaldi.
- Je suis donc en TGV jusqu’à Modane puis les équipes de la SNCF font sortir tous les passagers pour monter dans des bus entre Modane et St Jean de Maurienne. Ça sent bon la montagne, et c'est l'occasion de papoter avec les autres voyageurs.
- À St Jean de Maurienne on remonte dans un autre TGV, direction Paris en direct. Il se fait tard, je suis fatiguée de mon week-end, je dine, bouquine et regarde défiler le paysage au soleil couchant…
- 23h15, je descend du train et rentre à la maison… en vélib !
Ce que je retiens de ce voyage:
- Côté finances : l’avion est parfois moins cher, mais là ce n’était pas le cas. L’aller-retour m’a couté 150€ au total ce que j’ai trouvé raisonnable au regard du trajet effectué et du panorama.
- Côté travail : j’ai pu travailler environ 6h sur l’ensemble du trajet, dans de très bonnes conditions. Pour le reste du temps, il faut prévoir un bon livre, une sieste ou de faire connaissance avec ses voisins.
- Côté logistique : le TGV est plus confortable que le train Suisse, qui m'a un peu déçue. J’ai eu un retard à l’aller et le TER du retour a carrément été annulé donc il m’a fallu improviser (je vous passe ces détails). Bref : il faut s’attendre à des imprévus.
- Quelle diversité ! Même si c’est long 12h, j’ai tout de même traversé 3 pays, entendu parler 3 langues et vu des paysages et des villages d’une grande beauté, très différents.
Alors est-ce que cela vaut le coup ?
Absolument ! Aucun regret, même si je reconnais que je ne ferai pas cela tous les mois (pour un week-end en tout cas). Cela reste une aventure, un temps consacré au transport mais marqué par des rencontres, des paysages et des souvenirs créés. Vivement que la liaison Paris – Milan en tout TGV soit rétablie mais ce que j’ai expérimenté s’applique à d’autres voyages de 12h en train. Je suis prête à explorer le reste de l’Europe (Interrail : me voilà !).
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